Drylands Research

Drylands Research Working Paper 39f

Résumé

Cette synthèse fait partie d'une étude des modifications à long terme dans les régions de Kano-Maradi où six hypothèses sur respectivement, la densité de la population, les marchés, l'évolution technique, une agriculture intégrée, la diversification des revenus et les systèmes d'appropriation des ressources sont testées dans le cadre de la gestion des zones semi-arides. Dans le département de Maradi, une vue pessimiste s'appuyant sur la péjoration pluviométrique et les sécheresses, une pression démographique croissante, la pénurie de terres, et la dégradation des ressources naturelles était celle qui était le plus généralement acceptée dans les milieux officiels et scientifiques dans les années 1970 et 1980. Dans ce document l'impact de la politique en matière de gestion des zones semi-arides et les moyens d'existence des petits exploitants agricoles et des éleveurs sont examinés, en se focalisant sur la gestion économique et les prix, le foncier et la foresterie.

Les données indiquant une phase de transition pour la gestion des ressources naturelles, les investissements, les stratégies pour assurer la subsistance et la durabilité sont étudiées. L'examen de l'évolution des productions végétales et animales fait apparaître une tendance à la hausse, en particulier compte tenu de la réduction de la pluviométrie et de l'enclavement des terres, et l'autosuffisance alimentaire a été globalement maintenue, sauf pour les ménages les plus démunis. La diversification des revenus a été vigoureuse ; les techniques utilisées ont été adaptées aux changements sur le plan écologique et aux nouvelles possibilités offertes par les marchés ; une part des revenus paysans ont été réinvestis ; et certaines données indiquent une amélioration de la productivité par hectare dans certaines conditions. Une gestion durable des éléments nutritifs des sols est pratiquée sur une proportion significative des terres agricoles, et lorsque ce n'est pas le cas, les agriculteurs aspirent à le faire ; au niveau des champs cultivés, les arbres sont conservés et permettent la collecte du bois, contrairement à ce qui se passe dans les zones forestières dont l'accès est autorisé ou courant. Des modes de gestion plus intensifs des productions animales sont adoptés et s'intègrent davantage aux productions végétales. L'appropriation privative des ressources naturelles s'est adaptée aux changements intervenus. Une lente évolution vers une plus grande individualisation au niveau des familles a été identifiée en réponse à la participation aux marchés, et les attitudes engendrées par un programme scolaire inadapté sont plutôt pragmatiques. En conclusion, les six hypothèses (à l'exception d'une seule) ont été confirmées dans un cadre consistant en une phase de transition importante pour les systèmes de production qui étaient extensifs et qui deviennent de plus en plus intensifs, en une diversification des revenus et en une plus grande participation aux marchés, liée à l'influence exercée par Kano et les systèmes de commercialisation du Nigeria. Bien qu'il y ait encore des ménages aux faibles revenus, cette transition permet à une politique de développement de créer les conditions favorables à une mobilisation de leurs ressources.